Recyclabilité et contenu recyclé: KPI des packs flexibles

27 octobre 2025 Economie

Face à la transition vers une économie circulaire, la recyclabilité et le contenu recyclé s’imposent comme les nouveaux indicateurs-clés des packs flexibles. Cet article propose d’analyser ces KPI, les enjeux réglementaires européens, les évolutions techniques et les conditions nécessaires à leur adoption par les industriels, les donneurs d’ordre et les filières de recyclage.

Recyclabilité et contenu recyclé : les nouveaux indicateurs clés des packs flexibles

Dans le paysage actuel, les acteurs de l’emballage se penchent sur deux notions complémentaires qui orientent les choix de conception et les chaînes de valeur. La recyclabilité s’attache à la capacité d’un emballage à être récupéré, trié et réutilisé sans perte fondamentale de ses performances. Le contenu recyclé, quant à lui, mesure la part de matières recyclées réintroduites dans de nouveaux produits, conditionnant l’empreinte environnementale et les coûts associés. Portés par les exigences du marché et par les signaux émis par les autorités, ces critères deviennent des critères de compétitivité autant que des garanties de durabilité. L’objectif est clair : maximiser l’utilisation de matières issues de recyclage tout en conservant des propriétés physico-chimiques adaptées aux usages et à la sécurité des consommateurs. Le tout s’applique typiquement aux packs flexibles qui, par nature, peuvent présenter des configurations variées et des contraintes spécifiques en matière de recyclage. Pour que ces indicateurs prennent tout leur sens, les équipes interrogent dès le départ le potentiel de design pour le recyclage et évaluent les éventuels compromis entre performance, coût et recyclabilité.

Au cœur de la démarche, le choix des matériaux, la structure des films et les méthodes de production influent directement sur la capacité de réintégrer les matières dans des flux de recyclage efficaces. L’objectif n’est pas seulement d’obtenir un score de recyclabilité élevé, mais aussi de parvenir à un taux crédible de contenu recyclé qui puisse être communiqué sans ambiguïté. Dans ce cadre, les indicateurs doivent être compris comme des outils de transformation, permettant aux équipes industrielles et aux filières de recyclage de dialoguer sur des bases communes, de tracer les progrès et d’anticiper les évolutions réglementaires et technologiques.

Évolution des structures pour faciliter le recyclage des packs flexibles

Pour accompagner ces ambitions, les progrès techniques convergent autour d’un ensemble de concepts et de pratiques visant à simplifier les architectures d’emballage et à limiter les obstacles au recyclage. On voit émerger des configurations basées sur une mono-résine afin de réduire la complexité des flux et de limiter les séparations nécessaires lors du tri. Le recours au PCR plastiques comme matière seconde est également en plein essor, avec des preuves croissantes de performance dans des applications grand public et agroalimentaires. Parallèlement, les équipes industrielles accordent une attention soutenue au tri des flux et à l’écoconception des couches, des adhésifs et des revêtements, afin d’accompagner les règles de tri en usine et les capacités des centres de recyclage. Ces choix ne se limitent pas à des aspects techniques: ils s’inscrivent dans une logique de pur design qui cherche à réduire les déchets, à améliorer la qualité du recyclat et à faciliter le recyclage post-consommation.

Réglementation et objectifs européens des emballages

Sur le plan européen, les cadres qui encadrent les emballages évoluent rapidement et imposent des exigences plus clairvoyantes en matière de recyclabilité et de contenu recyclé. Le règlement PPWR (Packaging and Packaging Waste Regulation) structure les objectifs à atteindre pour 2030 et 2040, en poussant les entreprises à adopter des matériaux plus performants et à développer des méthodes plus transparentes de communication sur les performances circulaires. Ce cadre s’articule autour d’un double enjeu: privilégier les matières recyclées et améliorer l’efficacité des pratiques d’écoconception, afin que les objets manufacturés puissent être réintroduits dans les filières sans perte significative de qualité. Dans ce contexte, la traçabilité PCR et les mécanismes de PPWR influencent directement les choix de matériaux et les stratégies de conception, avec une attention renforcée portée à la sécurité sanitaire et à la conformité réglementaire. L’ensemble des acteurs est appelé à repenser ses chaînes de valeur pour intégrer de manière fluide les exigences de traçabilité et les objectifs de recyclage, en évitant les impasses techniques qui freinent l’adoption des solutions à haut contenu recyclé.

Les investissements dans l’équipement et dans l’innovation, notamment via le private-equity, continueront d’alimenter les progrès.

Traçabilité et PCR: assurer une traçabilité fiable du contenu recyclé

Au-delà des ambitions, la réalité opérationnelle repose sur une traçabilité rigoureuse du PCR et sur la capacité à démontrer, de manière indépendante, que les proportions revendiquées existent dans les matières utilisées. La certification ISCC+ offre un cadre reconnue pour la traçabilité des flux et des masses, et elle s’articule autour d’exigences de traçabilité et de contrôle qualité. Les industriels qui s’inscrivent dans ce paradigme doivent aussi s’appuyer sur des mécanismes de mass balance pour garantir que les volumes de matières recyclées déclarés correspondent bien à ce qui est consommé dans les lignes de production. Cette approche permet, d’une part, d’assurer la crédibilité des communications produit et, d’autre part, de structurer les échanges entre donneurs d’ordre et filières de recyclage autour d’un langage commun et vérifiable.

Pour illustrer les exigences et les pratiques, le tableau suivant précise les éléments clés dans le cadre du PCR et de leur traçabilité, en y associant les objectifs et les exigences qui guident les contrôles tout au long de la chaîne.

Élément Objectif / Exigence
Traçabilité PCR Assurer un suivi clair du contenu recyclé depuis la source jusqu’au produit final
ISCC+ Certification qui garantit la masse et les flux de matières recyclées
Certification masse PCR Preuve indépendante du pourcentage de PCR dans les matières recyclées
Flux recyclé Traçabilité des matières recyclées entre les unités et les filières
Données de traçabilité Informations documentées pour la communication produit et le reporting
Contrôle qualité Vérifications en fin de ligne et chez les recycleurs pour assurer la constance

Offres clients et partenariats pour accélérer le recyclage

Pour accélérer l’adoption des solutions axées sur le recyclage, les entreprises proposent une palette d’offres et de partenariats qui facilitent l’intégration du PCR et l’amélioration de l’écoconception. Ces dispositifs permettent de réduire les risques techniques, d’alléger les coûts et d’augmenter la granularité des données de traçabilité, tout en assurant une communication claire envers les clients et les parties prenantes. Parmi les partenariats envisagés, des enseignes de distribution comme Leroy Merlin Castorama jouent un rôle clé.

  • gammes prêtes à Recycler
  • conception éco
  • ACV
  • Pilotes de réemploi
  • contrats PCR
  • filières recyclage
  • co-développement
  • accompagnement client
  • services éco-conception
  • partenariats industriels

Outils et méthodes d'éco-conception et ACV

Pour structurer les décisions et vérifier les bénéfices environnementaux, les entreprises mobilisent des outils d’ACV et des méthodes d’éco-conception. L’objectif est de comparer les scénarios, de quantifier l’empreinte carbone et l’impact environnemental des choix de matériaux et de procédés, et d’éclairer les filières de tri sur les voies les plus efficaces pour atteindre les objectifs. Les équipes s’appuient sur des données environnementales et des données produit pour alimenter les évaluations et garantir la conformité réglementaire. Des outils de calcul vie et des cadres de reporting viennent compléter ce socle, permettant de suivre l’évolution des indicateurs et de piloter les améliorations dans la chaîne de valeur.

Bilan et perspectives

À horizon moyen terme, les indicateurs de recyclabilité et de contenu recyclé devraient gagner en lisibilité et en robustesse, grâce à une meilleure traçabilité et à des mécanismes de certification plus répandus. Les investissements dans l’équipement et dans l’innovation continueront d’alimenter les progrès, en particulier dans les domaines de l’écoconception et du développement des filières de recyclage performantes. Le chemin ne sera pas linéaire: certaines technologies et certains marchés présentent des risques et des incertitudes, mais les signaux convergents montrent une dynamique durable. Les emballages flexibles, dans leur diversité, resteront au cœur des réflexions sur l’économie circulaire, à condition que les parties prenantes parviennent à harmoniser les critères, à sécuriser les flux et à démontrer, de manière transparente, les performances réelles des solutions adoptées. En ce sens, l’avenir dépendra autant de l’innovation que de la coopération entre industriels, distributeurs, recycleurs et autorités. Les prochaines années seront marquées par une intensification des essais, des démonstrateurs et des partenariats qui permettront d’étendre le recours au PCR et d’intégrer plus largement les principes de l’économie circulaire dans les stratégies de conception et d’achat.

Synthèse et prochaines étapes

En résumé, les indicateurs de recyclabilité et de contenu recyclé gagnent en lisibilité et en robustesse grâce à la traçabilité et à l’émergence de mécanismes de certification. Pour les industriels, il s’agit de poursuivre le design pour le recyclage, d’adopter des solutions de traçabilité fiables et de tisser des partenariats tout au long de la chaîne, afin de sécuriser les flux et d’accroître la part de PCR dans les matières utilisées. La réussite passera par une coopération renforcée entre donneurs d’ordre, transformateurs et recycleurs, ainsi que par l’innovation continue dans les matériaux et les procédés, afin de rendre les emballages plus circulaires et mieux communicables.